Google et la NASA auraient travaillé ensemble sur un exemplaire de l’ordinateur quantique X2 de la société Canadienne D-Wave system (www.dwavesys.com) et réussi à effectuer des opérations mathématiques compliquées 100 millions de foix plus rapidement qu’un ordinateur conventionnel ou 3600 fois plus vite qu’un supercalculateur, prouvant ainsi la réalité du caractère quantique du processeur de D-Wave (dont la réalité était fréquemment remise en cause par la communauté scientifique).
Si ces résultats sont confirmés, cela signifie que l’on rentre de plein pieds dans l’ère des ordinateurs quantiques exploitables, mettant ainsi à mal notre utilisation de certains protocoles cryptographiques.
En effet le mode de fonctionnement des ordinateurs quantiques permettrait (ça reste à démontrer concrètement) de développer des algorithmes de cryptanalyse optimalisés qui exploiteraient toute la puissances des processeurs à 128 ou 1000 qubits et qui permettraient donc de casser des clés cryptographiques en quelques jours (voir quelques heures) là où les systèmes actuels sont réputés prendre des centaines d’années.
Doit-on pour autant revoir nos standards cryptographiques? Dans la grande majorité des cas, nous pouvons encore attendre quelques années. En effet, un D-Wave X2 coûterait environ 15 millions de dollars US. Ce n’est pas vraiment à la portée du premier hacker venu. Bien que vu les montants en jeu globalement sur le marché de la cybercriminalité mondiale, on peux imaginer que certaines organisations criminelles pourraient se rassembler pour acquérir une machine similaire (ou simplement voler les plans de celle-ci) et fournir des services de déchiffrages (en mode Crime as a Service).
Quoi qu’il en soit, ce ne sera de toutes manières pas bon marché avant quelques années, pour ne pas dire quelques décennies. Donc, à moins que les secrets que vous devez encrypter ne valent des millions d’Euro, un chiffrement utilisant AES 256 et des clés asymétriques sur les courbes elliptiques devraient encore pouvoir protéger vos petits secrets pendants quelques temps (enfin, jusqu’à preuve du contraire). Si vos secrets valent plusieurs dizaines de millions d’Euro ou même quelques milliards d’Euro, il ne serait pas inutile de constituer un petit groupe de travail pour analyser les progrès accomplis ces dernières années et d’estimer la résistance de vos protocoles cryptographiques à la lumière de ces nouveaux développements. Vous pourriez aussi en profiter pour regarder de plus près les travaux sur la cryptographie à base de réseaux euclidiens qui serait résistante aux ordinateurs quantiques.
Références: